Sciences profanes et Sciences sacrées
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Les Nombres Premiers :
leurs secrets,leurs mystères
et les recherches qu'ils provoquent...
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Géométrie

 
 
Matière et Dodécalogie
 
Chap. I - Ce qu’est la Dodécalogie
 
Tant de courants de pensées s’abritent derrière la science sans discerner ce qui est seulement hypothétique de ce qui est sérieusement et irréfutablement prouvé… si tant est que quelque chose puisse être prouvé !
Il est donc important, essentiel, pour ne pas se perdre dans le labyrinthe d’un multiple sans cesse multiplié de trouver un outil valable qui puisse passer au crible les opinions, les affabulations, les concepts nouveaux ou anciens, les inspirations qui peuvent n’être que des expirations, les nouvelles « créations » etc. … pour reconnaître l’essentiel, l’appréhender, l’assimiler, ou plutôt se laisser assimiler par lui…
Cet outil, sous sa forme systématique, existe depuis peu. Il s’agit de la Dodécalogie qui permet, de plus, une transdisciplinarité devenue indispensable avec la prolifération de connaissances de toutes sortes et de tous niveaux. Il convient de se reporter pour cela au livre d’Emmanuel-Yves Monin : L’Univers en Code-Barres. Dodécalogie et Transdisciplinarité - La grande Architecture de Tout[1]. Le principe en est simple et, de plus, comme nous le montrerons dans cet ouvrage, il est millénaire, mais n’avait pas été jusqu’à présent formalisé en tant que tel. Tous ceux qui ont été ou sont justement inspirés l’ont spontanément employé, fidèles en cela à l’Inspiration venue de la Source, étant sans interférence ou réduisant celle-ci à l’inévitable transcription dans une langue terrestre. Lorsqu’on va à l’essentiel de ce qui est enseigné dans les traditions, les convergences sont remarquables.
En superposant les cases de différents tableaux, des rapprochements surprenants peuvent être faits ; c’est là, comme l’indique l’auteur, le moyen par excellence de faire de la transdisciplinarité.
Comment se présente un tableau de Dodécalogie ? Les trois plans de l’être humain : le plan physique, le plan émotionnel-relationnel et le plan mental, sont présentés de bas en haut. Lorsqu’ils sont multipliés par les quatre éléments : Terre, Air, Eau et Feu, disposés de la gauche vers la droite, cela donne les douze possibilités de l’humain sur cette Terre. L’ordre des éléments regroupe ensemble les paires d’opposés complémentaires : terre et air, eau et feu afin de mettre sur la voie de « l’Unité des Forces Duelles[2] ». Empédocle utilisa cet ordre[3]. Certes d’autres ordres ont été employés ; la Baghâvâd-Gîta parle de « La Terre, l’Eau, le Feu et l’Air,… » ; Ibn’Arabi donne les quatre éléments dans l’ordre : « le feu, l’air, l’eau et la terre…[4] » ; l’initiation peule enseigne l’ordre : « feu, terre, air, eau[5] » ; l’initiation maçonnique propose d’abord la Terre, puis la purification par l’Air, par l’Eau et par le Feu[6] ; les Maîtres Soufis proposent aux cheminants le passage de quatre portes correspondant à l’Air, au Feu, à l’Eau et à la Terre[7].
La lecture d’un tableau se fait de bas en haut, de la Terre vers le Ciel, et de gauche à droite.
La symbolique du nombre douze a été par ailleurs très développée et nous n’insisterons pas sur elle, préférant montrer sur des exemples divers et nombreux comment peut être utilisé un outil qui demande cependant à être apprivoisé et avec lequel il convient de se familiariser. Il exige en effet une grande pratique et une juste capacité d’émerveillement car il met en lumière des choses très inattendues, surprenantes et déroutantes pour nos habitudes de penser. Le mental humain se crispe continuellement dans un rejet orgueilleux de ce qui le déroute, là où la simplicité d’un regard d’enfant dénoue les plus grandes difficultés.
Toutes les traditions authentiques ont guidé les hommes conscients sur le chemin de leur devenir ultime. Issues de la Tradition Primordiale, elles se sont enracinées dans des milieux culturels différents, à des époques différentes, mais en enseignant les mêmes vérités sous les formes requises par l’époque, des formes variées que l’homme superficiel et borné prend pour des oppositions sans en reconnaître la Source Originelle. Ce qui est vision par le Plus Haut Point lui semble confusion, syncrétisme, tant la peur est grande de remettre en cause des vérités partielles, contingentes, accessoires, prises pour la Vérité.
 
 
Chap. II :

La Dodécalogie[8]
des particules constituant la matière
 
 
« Ma vie a commencé au tout début des temps…

Elle est expansion toujours plus grande

 vers l’existence au-delà des temps. »
 
Platon le Karuna
 
 
Les tentatives de Dodécalogie qui vont suivre ont été provoquées par la lecture de l’article de Stéphane Fay, « Au cœur de la matière »[9], sur les particules qui la composent. Cet article est introduit ainsi : « Universel et global, le modèle standard s’est imposé depuis les années 1970 pour décrire les constituants de la matière et leurs interactions. » Il présente en tableau « Le monde en douze particules et trois forces ».
Les atomes, contrairement à l’hypothèse de Démocrite, se sont révélés sécables. Le noyau de l’atome est chargé de nucléons : les protons et les neutrons, eux-mêmes sécables et se décomposant en quarks.
Ces quarks sont actuellement des entités conjecturées, des êtres mathématiques dont nous constatons les effets sans pour autant qu’ils aient une quelconque existence dans notre Univers. Ils existeraient au-delà de l’espace-temps et nous n’en percevons que les ombres ! Ce seraient « des médiateurs entre deux mondes ».[10]
 
Quelles sont les particules de ce modèle « standard » actuel composant la matière de l’indéfiniment petit à l’indéfiniment grand ?
Tout d’abord, les fermions comprenant les leptons et les quarks, en tout 12 particules réparties en trois familles : elles constituent l’ensemble de notre monde, d’après l’auteur.
Ensuite, les bosons : ils n’auraient existé qu’au début de la création du cosmos et n’apparaissent aujourd’hui que dans les accélérateurs de particules, lors des explosions d’étoiles ou lors de collisions de trous noirs. Il en existe également 12: les grains de lumière appelés photons, les bosons W+, W- et Z0 et 8 gluons.
Les bosons ont une quantité de rotations appelés spin se mesurant par des tours complets (spins entiers) alors que les fermions ont des spins mesurés par des entiers plus un demi. Il est impossible de mettre deux fermions dans le même état, alors que les bosons peuvent s’accumuler dans le même état.
 
Il nous faut comprendre ce qui est entendu par big bang actuellement pour spécifier les rôles de ces 24 particules et voir comment elles pourraient éventuellement s’organiser sur le principe de la Dodécalogie qui, comme nous l'avons vu, rassemble les 12 filières de la manifestation obtenues en croisant les quatre éléments, terre – air - eau – feu avec les trois plans de déploiement de l’humain, physique, émotionnel-relationnel et mental.
Aline Kiner, parlant de tous les objets, écrit : « L’ordinateur sur lequel je compose ce texte, le bureau où il est installé, moi-même et la ville tout autour ; au-delà, les océans, la planète, les astres de notre galaxie, les étoiles du cosmos… Tous, sous l’œil du plus géant des microscopes, serions intimement semblables : assemblages variés, plus ou moins complexes, des douze mêmes particules de matière forgées entre 10-35 et 10-12 secondes après le big bang ![11] ». Dans « l’incroyablement petit », « les objets sont décrits par des “champs” ayant toujours une certaine extension spatiale.[12] »
Qu’en est-il du temps qui s’écoule entre 10-35 et 10-34 ? La durée n’a plus rien à voir avec celle que nous connaissons : « Par exemple : un événement que nous percevons aujourd’hui sous la forme d’un flash photographique équivalait, dans cet univers naissant, à la durée d’un milliard d’années.[13] »
 
Quelle est donc l’origine de notre Univers dans l’état actuel de la science ? Etienne Klein, physicien, conclut, dans cette revue, son interview ainsi : « En somme, les sciences ne saisissent jamais que des origines relatives. (…) Mieux vaut donc rester modestes, et admettre que l’origine de l’Univers – si origine il y a eu ! – demeure un mystère qu’aucune forme de discours ne peut saisir, ni celui de la science, ni celui des cosmogonies traditionnelles qui, elles aussi, commencent par “au début, il y avait…”.[14] »
Le big bang en effet n’est peut-être pas, même du point de vue scientifique, l’Origine de la vie, mais une origine de l’actuel Univers que nous connaissons, qui a pu être décrite comme une extraordinaire symphonie cosmique. « Les théories différentes des cordes mises au point par les chercheurs sont toutes cohérentes et rendent compte de cette symphonie cosmique ; elles ont pu être unifiées en faisant appel, triomphe des mathématiques, à un espace doté non pas de quatre, ni même de six, mais de onze dimensions. Le tissu de l’Univers, à cette échelle, serait constitué de spires dont l’enroulement serait très serré ; elles seraient tordues et enroulées entre elles. Vingt constantes fondamentales suffiraient à accorder cette symphonie et rendraient compte de tous les phénomènes, et leur dérèglement entraînerait la disparition de l’Univers ! ??
Cette “théorie du tout” entraîne l’existence d’univers parallèles au nôtre, en nombre indéterminé.
C’est pourquoi la Science initiatique, la Science révélée, d’Origine non-humaine, contenue dans la Tradition Primordiale[15] et maintenue longtemps sous diverses formes par les traditions qui en sont issues, sont d’une aide déterminante pour la Toute Compréhension de ce qu’est la VIE, réceptivité au Principe qui manifeste l’Humain véritable, comme le décrypte la Langue des Oiseaux[16]. Et lorsqu’elle se manifeste, c’est à partir du VIdE, la réceptivité à l’IDÉE ! Le TAO formule au mieux l’incompréhensible à la seule raison humaine.
Du Rien, du Vide, du Zéro, surgit le Tout dans son unité potentielle qui, quasi instantanément donne le binaire, le trinaire, le quaternaire… « Tout est Nombre », enseignait justement Pythagore !
A 10-35 seconde, lorsque l’interaction forte se détache des autres forces, électrons, quarks et gluons sont isolés et l’univers connaît une inflation fulgurante.
A 10-12 seconde, l’Univers se refroidit, les interactions sont séparées et les quarks se configurent en protons et en neutrons. 0,01 milliseconde s’écoule et les noyaux des atomes se forment par la réunion des protons et des neutrons. Il faut 3 minutes pour que les électrons se lient aux noyaux pour constituer les atomes d’hélium et d’hydrogène et… 2 milliards d’années pour que, par gravité, les nuages d’atomes s’assemblent en étoiles et celles-ci en galaxies. Au bout de 9,2 milliards d’années naît notre système solaire !
A l’origine, la différenciation se fait quasiment dans l’instant ! L’unité crée le multiple, mais ce multiple reste unitif. Que peut signifier notre manière de mesurer le temps dans ce processus à son début ?
La science actuelle peut-elle trouver l’équation du Tout, l’équation ou la théorie qui unifierait la théorie de la relativité générale qui rend compte de l’infiniment grand et la mécanique quantique qui rend compte de l’infiniment petit ? Cela ne peut se concevoir que par l’Humain enfin pleinement réalisé qui vit Unité et non par la seule puissance du mental actuel ! Déjà voir que toutes les particules sont vivantes et orientées de manière à ce que d’elles émergent atomes, molécules, étoiles, galaxies. La vie sur terre telle que nous la connaissons est l’aboutissement d’une extraordinaire programmation qui est bien loin d’être à son aboutissement, mais qui ne pourra subvenir que si le quatrième règne, l’humain, prend conscience de l’« erreur à l’égard de l’Origine » qui a été commise, le mental égoïque ayant pris la place de la juste intuition qui devait remplacer chez l’homme l’instinct animal !
 
Revenons aux connaissances actuelles sur les particules. Les fermions, qui constituent les briques de la matière de l’Univers, se partagent en leptons* insensibles à l’action forte qui assure la cohésion du noyau de l’atome et en quarks qui ne sont jamais solitaires. Nous pouvons tenter cette approche dodécalogique :
 
    Mental
Interaction forte
(3ème famille)
 
 
Quark**
TOP.
Plus lourd que le quark charm dont il est cousin.
 
Lepton*
Neutrino-Tau.
Crée en même temps que le tau. Mêmes propriétés que le neutrino-électron.
 
Quark**
BOTTOM.
Plus lourd que le quark strange dont il est cousin.
 
 
Lepton*
TAU.
Cousin de l’électron, encore plus lourd que
le muon ; très instable.
 
 
Relationnel
Interaction faible
(2èmefamille)
 
 
Quark**
CHARM.
Plus lourd que le quark up dont il est cousin.
 
 
Lepton*
Neutrino-Muon.
Crée en même temps que le muon. Mêmes propriétés que le neutrino-électron.
 
 
Quark**
STRANGE. 
Plus lourd que le quark down dont il est cousin.
 
Lepton*
Muon.
200 fois plus lourd que l’électron dont il est cousin.
 
 
Physique
Electro
magnétisme (1ère famille : matière ordinaire qui nous entoure)
 
 
Quark**
UP.
 Le proton, chargé positivement, en contient 2,
et un quark DOWN
 
 
 
Lepton*
Neutrino-Electron.
De masse très petite, 
sans charge électrique, il interagit rarement avec l’environnement 
 
 
Quark**
DOWN.
Le neutron en contient 2, et un quark UP 
 
 
Lepton*
Electron.
Chargé négativement.
Les électrons, protons et neutrons, forment le noyau de l’atome.
 
 
 
 
Terre
 
Air
 
Eau
 
Feu
 
Cette tentative laisse de côté les bosons « qui n’apparaissent qu’à très haute énergie dans les accélérateurs, lors des collisions d’étoiles ou collisions de trous noirs.[16] » Or : « Les 12 bosons de jauge assurent la transmission des forces entre les briques de matière que sont les fermions.16 » Ils sont donc indispensables et constituent alors le Ciel de la Terre constituée de fermions.
- le photon : « Grain élémentaire de lumière,  vecteur de la force électromagnétique. Il relie les électrons au noyau, lie les atomes dans les molécules. 16 »
- les 3 sortes de bosons W=, W-, Z0 : « Vecteurs de l’interaction faible, responsables de certaines formes de désintégration radioactive. 16 »
- les 8 sortes de gluons16.
 
On remarque que les quarks existent par paires : le quark UP de charge électrique +2/3 et le quark DOWN de charge –1/3, les quarks CHARM et STRANGE, les quarks TOP et BOTTOM. En regroupant ensemble les 3 paires de quarks, les 3 bosons et les 8 gluons, l’ensemble des fermions et des bosons peuvent donner ce tableau :
1 : Ils maintiennent ensemble les quarks dans les protons et les neutrons, et ces derniers dans le noyau.
2 : Grain élémentaire de lumière reliant les électrons au noyau et liant les atomes dans une molécule.
3 : Les bosons sont responsables de certaines formes de désintégration radioactive.
 
Ce tableau pourra paraître arbitraires à beaucoup, surtout à ceux qui ne sont pas familiers de la Dodécalogie, mais sans doute le sont-ils inévitablement dans une certaine mesure. Nous faisons nôtre cette affirmation : « la Matière et l'Esprit sont une seule et même chose à des degrés différents de cristallisation[17] ».

La Matière, dans sa plus infime particule, est vivante, consciente à sa mesure et orientée. « Dieu et la science 
», le titre du livre de Jean Guitton, Grichka Bogdanov et Igor Bogdanov est bien celui de chercheurs, très sincères, et qui trouvent l’essentiel, du moins en font l’hypothèse. Au-delà de la dualité, au-delà du dualisme, Dieu EST, IL est Vie, IL est la Science aussi bien Révélée que profane et juste, mais Il la transcende. IL est l’espace-temps et toutes les formes qui naissent et meurent, et les transcende ; Il est chaque forme dont Il assure l’In-Formation, et les transcende. La Substance physique n’est pas différente de l’Esprit qui pourtant la transcende. Il n’y a pas un domaine de l’Esprit et un domaine de la Matière, mais une seule et même chose, car l’Esprit aussi est une chose… que les « quarks, les leptons, les gluons » hypothétiques peuvent symboliser, cette étoffe  à double face où l’une est Réel et sans substance, et l’autre manifestée au mental humain qui lui donne naissance... 

 
[1] - Auto-édition, 1998.
[2] - Voir les Enseignements de Karuna Platon dans ses œuvres publiées.
[3] - Selon BELL, E. T., La Magie des Nombres, Paris, Payot.
[4]- Futûhât, III, 198.
[5] Voir Koumen : texte initiatique des Pasteurs peuls de Amadou Hampaté Bâ et Germaine Diéterlen, Paris : Cahier de l’Homme/Ecole Pratique des Hautes Etudes, 1961, p. 30.
[6] Voir La symbolique maçonnique de Jules Boucher .
[7] Voir The Bektashi Order of Dervisches de John Kinsley, Londres, 1937.
Sur ce sujet, voir notre ouvrage La Métaphysique des Chiffres : tous les Chiffres ne disent qu’Unité, auto-édition, 1998.
[8] L’Univers en code-barres. op. cit.,
[9] - Sciences et Avenir n° 162/avril-mai 2010, Infiniment Petit. Des particules aux cellules, les mystères de l’invisible, p. 18-19.
[10] - Voir : Dieu et la science, op. cit., p. 107.
[11] - Sciences et Avenir n° 162/avril-mai 2010. Edito « Vertiges de l’invisible », Aline Kiner, Rédactrice en chef.
[12] - « L’infini a le don de mettre la physique sous tension », propos d’Etienne Klein recueillis par Aza Khlatbari, Aline Kiner et Dominique Leglu, Sciences et Avenir n° 162/avril-mai 2010, p. 6.
[13] - Dieu et la science, op. cit., p. 43.
[14] Idem, p. 11.
[15] - Voir pour cela l’œuvre de René Guénon.
[16] - Voir Hiéroglyphes Français et Langue des Oiseaux, op. cit.
[17] - Sciences et Avenir n° 162/avril-mai 2010, Infiniment Petit. Des particules aux cellules, les mystères de l’invisible, tableau p. 19.
[18] - Le Manuscrit des paroles du Druide sans nom et sans visage, op. cit.

http://dodecalogie-appliquee.wifeo.com

Voir notre article du 13novembre 2015:

La brisure du miroir matière-antimatière et l' "erreur à l'égard de l'Origine"



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